Merci. C’est la première chose que je voudrais dire aux bêta-lecteurs. Si vous l’ignorez, il s’agit des personnes à qui l’auteur fait lire une version de son roman, qu’il juge quasiment aboutie, afin d’obtenir un retour et modifier ce qui doit (ou peut) l’être. C’est une étape indispensable sur laquelle je veux revenir une minute.
L’avis
L’auteur qui écrit pendant des mois, vit la plupart du temps une aventure jusqu’alors solitaire. La rencontre du roman avec le bêta-lecteur, c’est le premier point de contact entre l’histoire et un oeil extérieur. J’étais donc extrêmement impatient d’obtenir un retour, fusse-t-il un : « Johan, tu as écrit un tel navet que je serais partant pour le présenter au salon de l’agriculture ». On veut donc connaître le retour du bêta, son sentiment, les émotions qu’il a ressenties, savoir si on lui a procuré ne serait-ce qu’un peu de plaisir.
Il y a des retours oraux succincts, de long mails, des échanges téléphoniques ou rien (oui, certains disent qu’ils vont lire, mais ne trouvent finalement pas le temps 🙂 ). En tout cas, cette diversité doit être gérée et chaque retour est une chance. J’ai par exemple adoré le post-it ci-dessous (attention léger spoil vers la fin), car hormis le contenu de son message, je ne connais absolument pas ce bêta lecteur et ne pouvais donc le soupçonner de complaisance.
Retour sur l’intrigue et les intrigues
Le bêta-lecteur appréhende le livre à sa manière. Il voit certaines choses qu’on croyait discrètes, il en rate d’autres qu’on pensait plus évidentes. Il se construit « son histoire » et vous vous rendez compte qu’elle diffère de celle que vous racontez 🙂 Première magie. Ne dit-on pas d’un roman qu’il est un miroir qu’on promène le long d’un chemin ? J’ai pu apprécier la citation (Stendhal) cette fois en me tenant de l’autre côté.
En tout cas, cette différence d’appréciation est parfois d’ordre personnel, parfois d’ordre pragmatique. Des retours convergents permettent d’identifier des faiblesses de l’histoire, ou des personnages, et elles peuvent alors se colmater (parfois au pinceau, parfois à la truelle). Merci les bêta.
(oui je sais, j’ai déjà utilisé cette photo)
La palme
Un bêta (qui est aussi un ami) m’a également gâté. Il m’a appelé, donné rdv, préparer une page et demi de retours, avec des ouvrages et ses héros de références pour étayer certains personnages. On a discuté pendant deux heures… Il a fait des critiques positives et négatives sur l’histoire, les personnages, les thèmes secondaires, l’intrigue principale, le rythme, les twists…. pfiou….. Bref, j’avais en face quelqu’un qui s’était intéressé au livre pratiquement autant que moi ! Et il m’a fait partagé ça. Donc Hadri, merci beaucoup 😉
Je remercie également tous les autres contributeurs, pour les relevés de fautes (orthographiques, cartographiques, scénaristiques etc etc…). Chacun est pointilleux à sa manière, et ensemble, cela permet d’épurer ce qui peut l’être. Un livre n’est jamais parfait, mais grâce vous, il est meilleur qu’au premier jet.